dimanche 3 décembre 2017

L'hôtel de Rey, Grand'Rue Jean Moulin à Montpellier.

L'hôtel de Rey.

21 Grand'Rue Jean Moulin.
4ème quart du XVII° siècle.


( Photos 23 août 2016 et 17 novembre 2017 )

 
 
Imaginez que vous passez tous les jours, TOUS les jours, devant une porte.... sans la voir.
Et puis, un jour... un soir... vous poussez la porte usée, presque fragile.
Alors, c'est le coup de foudre !
Et, vous êtes émerveillé par ces vieux murs poussiéreux, décrépits, vétustes... par ce qui vous entoure.
Et l'émotion l'emporte.
C'est ce qui m'est arrivé.
 
Les façades sur la Grand'Rue Jean Moulin et les toitures sur cour, le grand escalier, en totalité, la cour et le passage couvert d'accès à la Grand'Rue sont protégés. Inscription par arrêté du 26 décembre 2012. Il a été commandé par François de Rey à Antoine Giral puis à Antoine Arman.

 
 
 
 
 
 L'immeuble devient la propriété des Rey en 1602. La construction de l'édifice remonte à la fin du 17ème siècle; celle de l'escalier et du portail au 18ème siècle.
 
 


L'entrée et le passage couvert Grand'Rue Jean Moulin.


 Au fond, le petit passage qui mène à la rue des étuves.



C'est au deuxième étage, que Jean Moulin résida secrètement dans cet immeuble, auprès de sa sœur Laure et de sa mère. 


 Les pilastres du second étage sont couronnés de chapiteaux corinthiens.
 


 Les trois étages comptent chacun trois grandes baies rectangulaires, symétriques, sous un grand fronton triangulaire formant pignon. A la base, ces ouvertures sont limitées par des colonnes jumelées, toscanes. L'architrave porte, au droit des colonnes, une forte console. La frise, limitée inférieurement par deux baguettes, n'est décorée que de diglyphes, à la verticale des colonnes, le tout sous entablement à larmier. Au premier étage, les hautes fenêtres sont accostées de pilastres à chapiteaux ioniques, reliés entre eux, aux trumeaux, par des bouquets à volutes. Les linteaux des fenêtres sont décorés de guirlandes florales.

 
 L'escalier sur cour.
 






La grande cage de l'escalier renferme trois volées par étage.
Les angles des limons consécutifs sont décorés de têtes.

 
 
 
 

 La rampe en fer forgé est composée d'une série de panneaux courts, tous identiques, sans tige verticale de séparation. Chacun des panneaux comprend un motif en forme d'urne, dessiné par deux volutes en S opposées, appuyées sur deux demi-volutes, avec tige médiane ronde, perlée et agrémentée de deux feuilles opposées. Le départ est constitué par des volutes plus fortes, avec nombreux décrochements et quelques feuillages de tôle.

 







 
 

 
 
 

 
 
 



 








 



 



 



 

 
 
 
 


 


 
 
 
 
 
 
 
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Quelques précisions d'amis chercheurs : 



- "Il y a eu au moins deux familles Rey importantes. La première était dans la magistrature de la Cour des comptes aides et Finances ( CCAF  ) de Montpellier. Elle eût plusieurs conseillers dans cette cour.
Dans l'autre famille Rey, ils étaient notaires royaux. En ce temps, il était fréquent que dans la noblesse de robe on porte ou pas la particule, c'est selon...
Je connais la famille des notaires; un Jacques Rey décédé en 1692 et notaire, épousa Marie Bonnier, fille du collecteur des finances en la généralité de Montpellier. Il résidait dans l'hôtel voisin situé un peu plus bas, mais je n'ai pas leur descendance."
 
( Marc Emmenecker )





 
- " Il s'agit bien de la famille Rey, magistrats en la CCAF. Cet hôtel entra dans le patrimoine de cette famille en 1602 par un échange de propriété. Puis il passa en 1614 à Salomon Rey, correcteur à la chambre des comptes, la future CCAF. Puis au XVIII° siècle il passa à Pierre de Serres, parent, ou plus exactement allié, aux derniers Rey."

( Guilhem Vandenhaute )


- " Pour prolonger un peu l'histoire de cet hôtel, au XIX° S. il connut un destin assez exceptionnel. Il entra dans le patrimoine de la famille Pomier, "Pomier-Layrargues" et fut transmis par héritage par les femmes aux Martin de Choisy, aux Adhémar, aux Tissié, et enfin aux Bazille... Tous protestants, bien connus à Montpellier, pour leur richesse et le prestige de leur nom. En fait cet hôtel dont l'histoire s'est écrite par les femmes, car au début du XVI° S., le premier Rey, originaire de Florensac, en hérite de sa mère... Il resta dans sa descendance jusqu'à ce que la dernière des Rey le fasse passer à un de ses parents De Serres, qui s'en sépara au profit d'un militaire, qui le conserva peu de temps avant de le transmettre aux Pomier. "

( Fabrice Bertrand )


★★★★★★★★★★★★★★★★★★★★★★★

Le passage.

 Pendant l'été 1937, la sœur de Jean Moulin est nommée professeur à Montpellier. A cette époque, il passera plusieurs week-ends dans la ville, afin de choisir l'appartement de Laure, en prenant soin qu'il comporte deux issues, sur deux rues différentes.





 

 











 
 Galeries avec grilles en fer forgé.



 
 
 
Fin de la visite.
 
 


2 commentaires:

  1. Très belle et complète série de photos: c'est vraiment intéressant . Merci beaucoup ! Cela donne envie d'en savoir plus ,et on aimerait que ce magnifique bâtiment soit restauré.

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